Dans la quête de nouvelles choses à poster sur le forum, j'ai farfouillé dans mes fichiers et ai retrouvé des petites choses qui pourraient vous intéresser (c'est pas vraiment dessin pour l'instant mais toutes choses est bonne à prendre non ? ^^).
Aujourd'hui ce sera un report de conférence qui a eu lieu en décembre 2014 à la
Maison de la Culture du Japon de Paris sur le Sanshin et la Musique d'Okinawa.
Ce que vous pouvez entendre via ce player c'est le mini-concert qu'il y a eu à la fin de la conférence (vous pouvez vous ambiancer pendant la lecture de ce topic comme ça xD).
Pour commencer nous avons eu droit à un cours rapide sur l'archipel des Ryûkyû qui est constitué de l'archipel d'Okinawa, celui de Kerama, Daitô et Sakishima. Les Ryûkyû ne sont réellement japonais que depuis l'ère Meiji (~1868-1912), avant c'était un royaume indépendant qui commerçait pas mal avec la Chine et le Japon mais qui s'est fait annexé sans grande résistance par le Japon. Pour plus d'info je vous invite à consulter notre ami
Wiki.
S'il nous a raconté tout ça c'était surtout pour en venir au Sanshin car il serait convenu que celui-ci découlerait de l'instrument chinois Sanxian et que le Shamisen japonais viendrait du Sanshin. Chronologiquement c'est donc :
Chine - Sanxian -> Okinawa - Sanshin -> Japon - ShamisenNiveau linguistique, "Sanshin" est la transcription de "Sanxian" (en gros, les Okinawaïens ont entendu "Sanshin" et pas "Sanxian") et le "Shamisen" vient de l'autre nom donné au Sanshin (Jabisen).
Sur la photo de droite, à côté du micro, vous avez un Sanshin. Il se constitue d'un manche, démontable et d'une caisse de résonance. Sur chacune des deux faces est tendue une peau qui sert de membrane. Traditionnellement c'était de la peau de Python qu'ils importaient de Chine mais de nos jours c'est principalement des peaux artificielles (parce que les peaux sont interdites à l'exportation). Son deuxième nom vient d'ailleurs de ces peaux (jabisen = « peaux de serpent-cordes », littéralement).
C'est un instrument qui s'est popularisé autour du 11ème siècle et qui servait surtout pour les musique de cours (pour accueillir les ambassades étrangères) bien qu'il soit passé petit à petit dans le répertoire populaire. Il est toujours accompagné de chant et éventuellement d'autres instruments comme le mini taiko de poche que vous pouvez voir sur la photo de droite ci-dessus.
Vous pouvez voir ici, une tablature/partition de Sanshin ainsi qu'un schéma qui vous explique comment positionner vos doigts sur les cordes etc,. J'avoue ne pas avoir tout retenu de cette partie qui s'adressait plus à des musiciens qu'à des personnes n'ayant jamais pratiqué d'instrument. D'ailleurs en sondant la salle il a jugé bon d'écourter cette partie x).
Suite à ça il nous a parlé brièvement des 3 écoles d'apprentissage du Sanshin : Tansui, Afuso et Namura.
Ainsi que des 4 trésors nationaux vivants dans le Sanshin (dont fait partie le monsieur ci-dessus), dont j'ai oublié les noms orz.
Ci-dessus, les étapes pour devenir maître du Sanshin
. Ainsi qu'une petite note sur les différences de styles musicaux entre différentes îles de l'archipel.
Pour en finir avec le Sanshin, il nous a parlé de son âge d'or et de ce que ça donne dans des musiques un peu plus moderne.
Et, quand même, avant le concert il nous a parlé des langues de l'archipel. J'avoue que cette partie de la conférence à vraiment fait plaisir à l'apprenante de japonais qui sommeil en moi.
Pour résumer, il y a 3 langues : Celle d'Okinawa (c'est la plus japonisé, pour ceux qui connaissent, je vous laisse imaginer les autres du coup xD), celle de l'île de Miyako et celle de l'île de Yaeyama.
Pour l'Okinawaïen, je vous renvois vers ce blog qui en a retranscrit quelques mots (si vous voulez comparer avec le japonais standard) :
http://isamu.over-blog.com/article-7223806.htmlPour les langues de Miyako et de Yaeyama, certains sons n'existent même pas en japonais. Par exemple :
るい (qui se lit "rui" en japonais standard mais "reû" sur ces îles) et
き° (き[ki] avec un maru[°], qui se prononcerait "gzêu" et qui n'existe pas en japonais). Et dans ces langues il y a aussi des patois... Le rêve pour un linguiste !
Un exemple pour comparer ces 3 langues avec le japonais standard :
Japonais standard : Arigatô Gozaimasu (merci)
Okinawaïen : Nihê dêbiru
Miyako : Tandi gâ tandi
Yaeyama : NîfaiyûCeci dit, ces trois langues sont en voie de disparition, il ne subsiste que très peu de locuteur (pas très jeune de surcroît) et elles sont vouées à disparaître.
Voilà, je pense avoir dit l'essentiel de ce qu'on nous a transmit lors de cette conférence que j'ai trouvé vraiment intéressante et enrichissante (surtout qu'elle était gratuite 8D). J'ai fait l'impasse sur diverses anecdotes okinawaïennes car ce poste me semble déjà assez conséquent mais j'espère que ça vous aura intéressé un minimum quand même et que je ne vous ai pas perdu en route xD.
Encore quelques photos du groupe que vous écoutez (peut-être) depuis le début de cet article et je remballe !
À plus tard o/