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| | [Ecrit] - La rentrée | |
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Le meilleur écrit est le n°........ | • L'écrit n°1 | | 25% | [ 1 ] | • L'écrit n°2 | | 75% | [ 3 ] |
| Total des votes : 4 | | Sondage clos |
| Auteur | Message |
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Teyk Animateur à l'essai
Messages : 118 Date d'inscription : 04/07/2011 Age : 30 Localisation : Derrière toi ...
| Sujet: [Ecrit] - La rentrée Dim 18 Sep - 23:16 | |
| Yosh tout le monde !! Voici donc les participations des concurrents cependant il en manquera une, un des concourants n'a pas rendu. Mais sans plus attendre les voici: PARTICIPATION N°1: - Spoiler:
- Et toi, la Rentrée… ça t’évoque quoi petit Kévin ? - Fait chier, à peine les cours commencent… et déjà une dissert… On sent qu’elle approche cette rentrée car déjà une question, déjà une réflexion, déjà un devoir de philosophie sur le ressenti d’un concept terriblement abstrait et pourtant aux antipodes du conceptuel… En effet, la rentrée c’est tout ce qu’il y a de plus réaliste et normal… Elle revient tous les ans, pour tous les jeunes, petits ou grands, gros ou minces, mal sappés ou Fashions, intellos ou cancres, aucun ado n’y échappe, elle est terrible… Enfin je suppose que vous attendez mes impressions plutôt, et non une réponse générale… Alors, pour moi, la rentrée ça veut dire fini les jeux vidéos jusqu’à pas d’heure, fini de se lever à pas d’heure, fini de draguer à la piscine, fini de draguer à la plage, fini de boire des bières le soir, et le matin, enfin le matin à 12h, quand on se lève, fini de traîner des heures sur l’ordi, sur les mmo, sur facebook, sur les forums, fini de traîner le soir devant des anime, et de trainer le matin devant Game One, enfin le matin à 12h, fini de regarder Naruto toute l’aprem, fini de regarder Secret Story avant le repas, fini les cinés suivi du macdo, fini de draguer au Macdo… A l’opposé, on sort les cahiers, le stylo à encre qui coule entre les doigts, et le plus dur…les devoirs, après on se fait disputer par les parents car on ne les fait pas, ou rapidement, parce que l’on préfère regarder la Tv avant, ou jouer aux jeux vidéos, car on est presque lvl 50 sur WoW quand même... La rentrée c’est le réveil à 7h du matin, le P’tit dej’ pris au lance-pierre car on a pas entendu le réveil, en courant pour ne pas rater le bus, qui est blindé car c’est la rentrée pour tout le monde en même temps… Mais la rentrée ça veut également dire être obligé de supporter Mike, ce mec vantard et plein aux as,délégué des élèves depuis son entrée au lycée, premier de la classe, qui vient tous les matins avec la BMW de son père, avec sa petite mèche blonde qu’il déplace d’un geste de la tête énervant 20 fois toutes les 30 min, son polo rose Ralph Lauren (qui pour moi fait gay mais pour les autres fait «trendy»), son Jean Agnès B un peu slim et ses converses pour transmettre le message «je suis encore un djeuns’ dans la tête»… Cependant, je vais vous donner une info, en dehors des cours, en dehors de ses notes élevées données par les profs soudoyés par son père, il est vraiment jeune dans sa tête… Et la rentrée… ça veut aussi dire…revoir Sonia, qui, comme toutes les autres filles de la classe, bave devant ce débile de Mike, arborant un genre intello mais qui fait «mec sérieux» pour les filles…Elles écoutent avec admiration ses discours de projets présidentiels ou encore quand il raconte qu’il veut étudier le droit un jour, la politique et les relations internationales un autre, mais après être allé dans une grande école de commerce aux States, ou à Paris... Sonia, c’est la fille aux longs cheveux bruns façon Charlotte Gainsbourg, volant dans le vent, avec une petite voix fluette, son sac à main Longchamp au bras (car maintenant la mode des Eastpacks pour les filles est passée), son jean très slim, encore plus que celui de l’autre ga... hum de Mike, son léger décolleté féminin tout en évitant le vulgaire, afin de montrer un peu mais pas tout, pour laisser à son mec le loisir de découvrir le reste (Mike je te déteste), ses ballerines vernis de chez Marc Jacobs car elle aussi a du fric... et elle aussi est intelligente, elle va bien avec ce con de Mike en fait... Et si tout cela n’était pas déjà assez pesant, la rentrée c’est aussi revoir ce boulet qui se prend pour ton meilleur ami depuis la primaire, qui te colle et te fout la honte, qui te copie en cours alors que tu es nul, pour que tu tombes encore plus bas que le 5 en maths quand la prof t’accuse d’avoir triché… Et, de surcroît, ce ne sont que des détails quand on sait que ce mec se prend aussi pour un vampire depuis qu’il a vu Twilight, qu’il se maquille, a les cheveux longs noirs et lisses, et que l’on se méfie de lui car on croit qu’il est émo… Mais qui dit rentrée dit aussi supporter les profs, tu vois il y a le petit chauve à ventre rebondi, le grand mince au dos courbé à force d’être penché pour reprocher plein de trucs aux élèves, la vielle peau à l’haleine de hareng marinés, aux grosses lunettes qui étaient déjà démodées il y a 10 ans, et au-dessus de ces profs, il y a pire…le principal, celui qui ne sourit jamais même si il assistait à 5 spectacles d’humoristes en même temps, celui qui est toujours en costard même quand il dort (je pense), celui qui ne voit que les défauts des mauvais élèves et les qualités des bons, mais qui voit encore plus les pourcentages des taux de réussites du bac... Pour clore mon plaidoyer de jeune étudiant, la rentrée c’est aussi acheter du matériel que l’on utilisera jamais pendant toute la scolarité, des dictionnaires alors qu’on a internet, des calculatrices alors qu’on a les téléphones portables, des bouquins alors qu’on ne les lit pas, un compas,(dont je n’ai jamais trouvé l’utilité), un raporteur (ça non plus)… alors que la liste devrait comporter des ustensiles plus utiles à la vie du lycée, des objets que l’on a en main tous les jours à chaque pause, comme le Iphone, le Ipad, les clopes, le coca, le macdo, le casque audio, le Ipod… Bon, en parlant de pause, c’est déjà l’heure. Le temps que je vous raconte tout ça, la matinée pendant laquelle le principal nous stresse pour les examens de fin d’année est passée et son discours d’entrée en même temps, je ne l’ai même pas écouté d’ailleurs, de toutes façons, je pense que je devrais le connaitre (si je l’avais au moins écouté une fois) vu qu’il ne le renouvelle pas tous les ans…En tous cas, si l’on fait une promenade dans la cours de récréation, et que l’on regarde au loin, on voit Freud, Socrate et Platon à travers tous les élèves, ils sont stressés par cette année qui se prépare car, pour tout élève, chaque année, c’est un nouveau combat contre des ennemis encore plus fort jusqu’au Boss Final : Le Bac (comment ça discours de Geek ?).
En même temps, je me sens chez moi dans cette nouvelle classe, c’est presque la même que l’année dernière, la philo en plus, les mêmes têtes (de cons ?), presque le même emploi du temps, les mêmes espoirs que Sonia remarque enfin ce petit mec rabougri au fond de la classe, qui joue à la DS sous la table, sans fric, sans intelligence particulière, sans idée précise d’études supérieures, avec un niveau moyen, pas assuré d’obtenir le bac, et encore moins de réussir le post-bac, qui n’a pas d’autres loisirs que de traîner devant le lycée, ou de jouer aux jeux vidéos, qui a la coupe de cheveux la moins originale de l’univers, parce qu’aucune autre ne lui va. Ce petit mec maigre et transpirant la médiocrité, la plus belle fille de la classe, belle sans être pétasse, avec une intelligence raffinée, le remarquera-t-elle ? (hé, au cas où vous n’avez pas compris, oui je vous prends certainement pour des débiles, le mec que je viens de décrire c’est moi…) Et comme j’ai peur de l’échec, comme je ne fais rien d’insensé, comme je ne me risque pas d’être un loser (non, je n’en suis pas encore un mais presque je sais), je préfère ne pas me faire remarquer, rester dans l’ombre, par contre, je ne tirerais pas mon coup plus vite que mon ombre, mais ce jeu de mot est nul, donc passons... Enfin j’ai trouvé de quoi me motiver, je me suis imaginée que la rentrée ce n’était pas si différent des vacances quand on regarde bien, il y a juste les horaires qui changent, (se lever tôt…)cette année on a la philo en plus, mais pour moi c’est comme la sieste, et le soir après avoir vite fait mes devoirs, j’ai le temps pour les jeux vidéos, c’est ça quand on a pas une carrière de sénateur en vue ou que l’on ne doit pas entretenir une image de super héros devant la fille que l’on veut impressionner, quand personne ne vous remarque, on n’a rien à prouver, on peut rester tranquille, à faire ce que l’on veut, et moi ce que je veux, plus que tout, c’est être en vacances...
PARTICIPATION N°2: - Spoiler:
Le réveil sonnait. Huit heures. Machinalement, je l'éteignis. Franchement, j'avais bien dormi. Quand je pense à beaucoup qui stressent outre mesure et ne dorme pas la veille de la rentrée... Je me levai – du pied gauche, si ça peut intéresser... Direction la douche. Après m'être habillé d'un T-shirt à rayures bleues et blanches et d'un jean des plus banals, je m'enfilais dans le gosier un bon bol de céréales Crunch. Les dents pleines de chocolat, je retournai à la salle-de-bain pour un brossage des dents exemplaire ; sans même laver ma brosse-à-dents, je me regardais dans le miroir, un peigne à la main. Désormais coiffé et parfumé, j'étais prêt à attaquer la journée. Enfin, presque : j'avais oublié mon sac. Je m'en rendis compte juste après avoir refermé la porte derrière moi, un casque sur les oreilles, « Don't Stop Me Now » de Queen déjà amorcé. La honte, pensais-je. Cette fois avec quelque chose sur le dos, je me sentais vraiment prêt. La journée promettait d'être pleine de surprises... Le bus arrivait. Tant mieux, cela faisait cinq minutes déjà que je l'attendais. Évidemment bondé, il fallait jouer des coudes pour espérer un espace vital convenable. J'augmentais le son de ma musique et me laissait bercer par les sursauts du véhicule. On sortait de la zone résidentielle et le centre-ville si commercial rendait le paysage typiquement urbain et vivant : tantôt, une fille pleine d'enthousiasme se dirigeait vers son école ; parfois, des clients matinaux entraient dans une boutique ; et bien sûr, certains visages aux yeux cernés ne montraient aucune conviction en ce jour si particulier. Parce qu'aujourd'hui, c'est la rentrée, c'est-à-dire la fin des vacances. Le bus tournait à droite après une boutique de jeux-vidéos, que j'apercevais le collège. Secrètement, j'espérais qu'il ait disparu, dans une explosion ou quoi que ce soit d'autre, peu importe, mais il était bel et bien là, visiblement debout et intact depuis que je l'ai quitté, il y a deux mois. Quelle ironie... Je descendais du bus, toujours aussi rempli. Quelqu'un me tapota alors immédiatement l'épaule. Je me retournais : c'était Hachille, un de mes meilleurs amis. Les discussions post-estivales habituelles s'engagèrent. En rentrant dans l'établissement, je revoyais d'autres potes, plus ou moins contents de reprendre les cours. Les listes des classes faisaient palpiter d'angoisse certains. Une fois vues, certains exultaient de joie quand d'autres soupiraient de désespoir Personnellement, je m'en moquais. A priori j'étais avec quelques copains de l'année dernière : pourquoi pas. La seconde angoisse était désormais les enseignants. On rejoignait sa salle de classe pour découvrir notre professeur principal. Les couloirs étaient tout aussi remplis que les bus aujourd'hui, me disais-je, un sourire blasé sur les lèvres. Je voyais la porte de la salle déjà ouverte, avec des élèves y entrant. Sans me presser, j'imitais mes congénères. La lumière de la salle de classe m'envahit lorsque j'y entrais.
C'est là que tout commença.
Je ne l'avais pas remarqué tout-de-suite. Mon regard se porta d'abord vers les tables des élèves, grouillantes et bruyantes : j'étais visiblement dans les derniers à arriver. Peu importe. Et puis, en tournant la tête à droite, c'est-à-dire en regardant du côté du tableau, je le vis. Notre professeur principal s'appelait Monsieur Pillet : c'est ce que je compris en lisant le nom inscrit au tableau. Vieux, dans la cinquantaine ou soixantaine, les cheveux presque tous blancs et clairsemés, des lunettes sans originalité, un pull typiquement vieillot et des chaussures respirant l'âge, tout chez lui évoquait sa vieillesse. Son regard, encore un peu vif, scrutait chacun de ses élèves avec une attention presque effrayante. D'ailleurs, lorsque je le vis, il tourna les yeux vers moi, semblant vouloir scruter mon esprit. C'est difficile à expliquer, mais je sentais comme... de la méfiance dans son regard. Je détournais les yeux et me dirigeait vers une table quelconque. Encore un ou deux élèves rentrèrent dans la classe, puis Monsieur Pillet ferma la porte. Oui, j'en étais sûr : ce professeur était nouveau dans notre collège... « Bonjour, je m'appelle Monsieur Pillet, et je serai votre professeur de mathématiques cette année. » Il prit une feuille et fit l'appel. Aucun absent : bon score. Reposant sa feuille, il nous regarda tous, immobile. Le regard vide. On ne comprit pas immédiatement pourquoi il était ainsi. Puis il reprit ses esprits. En fait, je crois qu'il était en train d'écouter s'il y avait du bruit derrière la porte ; autrement dit, il vérifiait s'il y avait des personnes proches de notre salle... « Eh bien, bon. Je vais vous expliquer ma méthode de travail. » Il sembla chercher quelque chose dans son sac. Quelques bavardages se firent entendre. En temps normal, je n'aurais pas fait gaffe à ce genre de détails superflus. Mais ce moment était désormais gravé à jamais dans ma mémoire. « Voici donc comment on va procéder. » Il sortit de son sac un silencieux 7 mm. et le pointa aléatoirement dans notre direction. Tous les élèves se figèrent. Il se mit à sourire doucement, du coin de la bouche. Une seconde de silence complet, où tous les regards étaient tournés vers l'arme, où tous les cerveaux réfléchissaient à vive allure pour comprendre ce qui se passait. « Nous allons jouer à un jeu, les enfants. » Il pointa son arme vers un élève, qui allait se mettre à crier. « Chut ou je te descends. » La bouche du garçon se referma. Il tremblait comme une feuille. Moi aussi, d'ailleurs. « Je disais donc, nous allons jouer à un jeu. Je vais l'intituler : est-ce une vraie arme ? » À nouveau, le silence. Je me mis alors à penser qu'il plaisantait peut-être. Que ce n'était qu'un jouet et qu'il voulait ainsi se faire respecter. Il est probable que je n'étais pas le seul à penser cela à ce moment. Non, j'en suis sûr : nous le pensions tous. « Le principe est simple : j'ai une arme et vous, vous êtes désarmé et sous mon joug. De ce fait, je sais que j'aurais le silence. Mais qui sait, mon arme est peut-être factice, et que si l'un d'entre vous se mettait à bavarder, je ne tirerais qu'une fléchette en plastoc... » Il élargit alors légèrement son sourire, pour en dévoiler toute la dimension diabolique, où se mêlait étrangeté et plaisir du jeu. Le reflet sur ses lunettes s'accentua : je ne distinguais plus qui il regardait. « Bon, je vais poser une question toute simple ; vous n'aurez qu'à lever la main pour répondre oui. » Il tourna son pistolet autour de son doigt posée sur la gâchette. « Qui pense que mon arme n'est qu'un jouet ? » Le silence revint. Quelques bruits se faisaient entendre, par la fenêtre : des élèves probablement, dans la cour, un étage plus bas, en retard. Depuis que le professeur avait pointé son arme, j'avais un peu eu le temps de cogiter. Il était selon moi très improbable que cette arme soit une vraie : après tout, pourquoi le ferait-il ? Il serait en plus dénoncé un jour ou l'autre, et arrêté. Donc, si cette arme était vraie, ce serait son ticket en aller simple pour la prison. Mais la possibilité que cette arme soit une vraie ne pouvait être négligée. Il se pourrait que cette personne soit déséquilibrée ou suicidaire, et ainsi, en plus d'un aller simple pour la prison, il y en aurait pour l'au-delà. Il m'était au final impossible de trancher. Les secondes s'écoulèrent. Puis j'en arrivais à la conclusion qu'il ne fallait pas lever la main. Après tout, la question n'était pas de savoir si son arme était un jouet ou non : c'est à la police de s'occuper de résoudre ce problème. Non, la solution était de rester en vie, tranquillement, c'est-à-dire de se soumettre jusqu'à la fin du cours ; et alors, on pourrait envisager de l'aide extérieure et aussi rapidement que ce fou était apparu, il serait arrêté, qu'il ait une arme factice ou non. Et là, une pensée me traversa l'esprit et me glaça le dos. Et si toute cette mise en scène était un test psychologique pour nous évaluer...? M. Pillet me regarda alors, subitement J'avais l'impression qu'il me disait, du regard : « Tu as compris. » Certains élèves levèrent alors la main. Mais non, ils n'ont rien compris, me disais-je. Mais je ne pouvais rien faire pour eux. Le professeur attendit encore quelques instants, et reprit la parole : « Cinq élèves sur vingt-six pensent donc que je n'ai qu'un jouet entre les mains, n'est-ce pas ?... Bon. Que ces cinq élèves s'alignent devant le tableau. » Il abaissa alors son arme. Les cinq en question se regardèrent, incrédules, puis obéirent. M. Pillet était désormais entre ces cinq élèves et le reste de la classe. « Courageux jeunes hommes... Ah non, j'allais oublié la fille. Chapeau à vous cinq. » Il leva son arme et la pointa vers un des cinq. « Game Over. » Les élèves écarquillèrent les yeux de surprise suite à ce dernier message. Il tira. Puis il retira. Et encore. Et encore. Et enfin encore. Cinq cadavres gisaient désormais sur le sol. Désormais, nous avions toutes et tous une réponse : M. Pillet ne plaisantait pas. « Ahlala... J'ai toujours détesté ces histoires pathétiques où les jeunes courageux l'emportaient sur ceux intelligents et prudents. Un grand classique en littérature pourtant. » Certains se mirent à crier, d'autres à éclater en sanglots. Pour ma part, j'étais tétanisé. « Vous allez vous taire immédiatement ou je vous descends TOUS ! » Il le dit sur un ton glacial, en criant légèrement le « tous ». Le silence revint rapidement dans la classe. Je tentais de reprendre mes esprits et d'analyser la situation. D'abord, M. Pillet était fou et avait une arme. Et puis, M. Pillet avait descendu de sang froid cinq élèves. Il fallait que j'en tire des conclusions, et vite... Il me semblait que M. Pillet voulait nous tester ; son commentaire sur les poncifs en littérature prenait ainsi un sens. D'ailleurs, sinon, il nous aurait déjà tous exécuté. Ainsi, il n'était pas si fou que cela, ou tout du moins se contrôlait. Son arme est réelle, c'est un fait : du sang coulait par terre, et les cinq élèves attaqués ne bougeaient désormais plus. Mais de ce fait évident, on pouvait en tirer des informations : l'arme était un silencieux, car le bruit produit par chaque tir était faible. Il était d'ailleurs certain qu'aucune autre personne que nous ait entendu les coups de feu, ce qui signifiait qu'on ne pouvait compter sur de l'aide extérieure. Au final, il fallait coopérer et jouer le jeu. C'était la seule façon de s'en sortir. M. Pillet se retourna vers le tableau. Sautant entre les cadavres, il prit une craie et se mit à écrire en grand, sur le tableau :
UN
« Je pense que vous l'avez deviné. J'ai écris « un » pour annoncer que, à la fin de cette journée... un seul d'entre vous survivra. » J'entendais quelques petits cris de surprise. M. Pillet ne broncha pas. « Vous vous dites sûrement que je suis un fou furieux qui vous veux le plus grand mal. C'est en partie vrai, mais seulement en partie... » Il reprit sa craie et se mit à écrire au tableau à nouveau. Se faisant, il dit sans se retourner : « Que celui qui s'en croit capable essaie donc de m'arrêter, maintenant que j'ai le dos tourné... » En effet, cette idée m'avait traversé l'esprit, mais c'était un coup désespéré et sans grande chance de réussite. C'est alors qu'un grand gars au premier rang se rua vers le tableau, un couteau à la main – comme quoi, le port d'arme blanche à l'école n'est pas toujours une mauvaise idée... Il n'était plus qu'à cinquante centimètres du professeur, qui semblait n'avoir rien entendu. Il tendit de toutes ses forces son poignard vers sa cible, en poussant un cri de rage. Au dernier moment, alors qu'il ne restait plus que quelques centimètres, M. Pillet l'esquiva. La lame s'enfonça dans le tableau. Le professeur plaça son arme sur la tempe de son agresseur. « Bien tenté, jeune homme. Game Over. » Il tira à bout portant. Six cadavres jonchaient désormais le sol souillé de sang de la salle. Les cris reprirent, plus forts que précédemment, alors l'assassin – puisqu'il faut l'appeler ainsi – redirigea son arme vers la classe et tira vers celle qui criait le plus fort. Elle ne crierait plus jamais. « J'ai cru pourtant avoir été clair, tout-à-l'heure. » Cette phrase glaça l'ambiance et fit revenir une nouvelle fois le silence. Il en profita pour terminer ce qu'il avait entreprit d'écrire au tableau, avant qu'un d'entre nous avait tenté misérablement de l'arrêter. Je repensais à la scène : cette dextérité était impressionnante pour un vieillard. Il cachait bien son jeu. Beaucoup de temps s'écoula : son texte était long. Il reposa enfin la craie et se retourna vers nous. On pouvait lire sur le tableau :
Il était une fois un petit oisillon qui ne savait pas encore voler. On était en plein hiver et un soir, il tombe de son nid et il se retrouve sur le sentier. Alors il se met à crier: "Pui ! Pui ! Pui !". Il se fend le gosier parce qu'il meurt de froid. Pour son bonheur, voilà qu'arrive une vache. Elle le voit et veut le réchauffer. Alors elle soulève la queue et paf ! Elle pose une belle galette fumante, grosse comme ça ! Le petit oiseau, bien pénard et bien au chaud, sort sa tête et remet ça plus fort qu'avant: "Pui ! Pui ! Pui !" Rrrrrrr ! Mais un vieux coyote arrive au triple galop. Il allonge une patte, l'extrait délicatement de son tas de fumier, essuie la crotte qui le recouvre et ensuite... il n'en fait qu'une bouchée !
Puisqu'il se doutait qu'on avait tous fini de lire, il nous posa une question : « À votre avis, quelle est la morale de cette histoire ? » Là, il était clair pour moi qu'il voulait s'amuser. Ou plutôt nous tester, pour nous éliminer au fur et à mesure. « Celui qui trouve la réponse lève la main. Je l'interrogerai. S'il a faux, je l'exécuterais sur le champ. S'il a bon, je tuerais tout le monde. Vous avez cinq minutes. Au bout de celles-ci, si aucun ne me fournit de bonne réponse, personne d'entre vous ne reverra le jour. » Je regardais l'horloge au-dessus du tableau. Puis je relisais la fable au tableau. Que devais-je faire ? Chercher la réponse, la donner, risquer de me faire tuer, risquer de faire tuer tout le monde sinon, ne pas revoir le jour, … ? Et puis, quel gage de confiance y avait-il que je sois épargné si je donnais la bonne réponse ? Était-ce d'ailleurs là, le but de cette épreuve ? N'y avait-il pas une autre « réponse » à cette question ? Je repensais alors à Naruto... Non, ça ne ressemblait pas du tout à ça, l'épreuve était d'un tout autre genre, et réelle. Ne fallait-il pas mieux tenter une attaque collective sur le prof ? Après tout, au lieu de n'avoir qu'un ou aucun survivant, de cette manière il y en aurait beaucoup plus. Il y aurait malgré tout des victimes supplémentaires mais c'était la meilleure solution. Sauf qu'il fallait qu'on soit tous d'accord et se lancer au même moment, sans que le prof ne s'en rende compte. Et visiblement, tous réfléchissaient activement à l'énigme. Merde, quels cons individualistes... Trois minutes s'étaient écoulées. On se rapprochait dangereusement de l'heure fatidique. Un d'entre nous leva la main. L'assassin le regarda et lui fit signe de parler. « Heu... L'histoire ne voudrait pas dire qu'il ne faut pas chercher de l'aide quand on est... enfin, quand on a un problème, et qu'il faut se débrouiller seul...? » Il le regarda étrangement. « L'idée n'est pas bête, mais trop facile. Mais comment expliques-tu alors le comportement respectif des animaux ? » L'élève devint blanc écarlate. Il leva son revolver et prononça sa fameuse phrase. « Game Over. » Il tenta de courir pour s'échapper, mais il fut immédiatement touché au thorax. Il devint alors rouge bordeaux. Sept cadavres. « Suivant...? » Plus qu'une minute. Il fallait agir, et maintenant. Mais je n'avais aucun plan. Plus que trente secondes. Malgré moi, je me mis à réfléchir à l'énigme. Une personne leva la main et proposa une solution. M. Pillet l'assassina. Huit cadavres. Deux autres proposèrent encore une proposition. Neuf cadavres. Fin du temps. Je levais la main. Il me regarda d'un air étonné. « Oui ? - La fable ne voudrait pas dire que... » Je claquais des dents. Je me calmai. « Parfois, ceux qui nous mettent dans le pétrin nous veulent en fait du bien, et que ceux qui semblent vouloir nous sauver souhaitent en fait notre mal ? » Il leva son arme vers nous. « Félicitations. » Il tira. Je fermai les yeux. J'entendis seize autres coups, parfois des bruits de pas, parfois des cris et des agonies. Vingt-cinq cadavres. Je rouvris les yeux : M. Pillet avait désormais deux revolvers, plus un sur son bureau. « Heureusement que j'en avais deux autre, sinon je n'aurais jamais eu assez de munitions... Mais je t'applaudis, félicitations. Je peux savoir ton nom ? - Léo... Léo Spencer. - Léo Spencer... Quel spécimen intéressant. Tu peux sortir. » Je me levai, doucement. Je m'approchai doucement, tout en surveillant le binoclard, de la porte, et une fois franchie, je me mis à courir aussi vite que je le pouvais. Je sortais du collège, je courais à travers les rues, des larmes me venaient aux yeux, je traversais les routes sans faire attention aux véhicules qui me klaxonnaient, je courais sans m'arrêter, je courais comme jamais. Je n'avais plus la notion du temps. Je voyais au loin ma maison. Je me précipitais pour y entrer. Je cherchai mes clés, j'avais du mal à les tenir en main tellement je tremblais. Je la mis enfin dans la serrure, que je tournais. « Rebonjour. » Je reconnaissais cette voix. Ma respiration s'arrêta. Je me retournai. C'était M. Pillet, dans sa voiture, un pistolet encore dans la main qui pointait vers moi. « Apprend cette leçon : si autant de classiques sur les héros courageux existent, c'est qu'ils ont un fond de vérité. Tu aurais dû sauter vers moi, comme tu en as très probablement eu l'idée, et appeler tous les autres à faire de même. Tu aurais été alors immédiatement tué, certes, mais il y aurait eu moins de sang versé. Dans la peur, tu as finalement préféré sauver ta peau. Quel pauvre trouillard, félicitations. » Il ferma un œil. « Game Over. »
Le réveil sonnait. Huit heures. Machinalement, je l'éteignais. Franchement, j'avais mal dormi. J'avais un mal de tête horrible et je me sentais comme vide. J'essayais de me rappeler de la journée d'hier : le dernier jour de vacances, les derniers préparatifs scolaires, les SMS envoyés aux potes, les parties de PES sur ma Xbox 360... Je me levai et me douchai. Je pris mon petit-déjeuner : un banal bol de céréales, sans plus. Je n'avais pas faim. J'allai alors vers la salle-de-bain et, me saisissant alors de ma brosse-à-dents, je me figeai.
La brosse était pleine de chocolat.
Tous mes souvenirs me revinrent en même temps, en pleine figure. Non, aujourd'hui n'était pas la rentrée. Des multitudes de questions me vinrent à l'esprit, sans réponse. Je ressentis tout-à-coup une douleur à l'épaule. Je la regardai : un large bandeau un peu imbibé de sang l'entourait. Que diable s'était-il donc passé, merde ? En tout cas, cette rentrée était véritablement une journée pleine de surprises. Et décidément, je comprends désormais pourquoi certains stressent autant la veille d'une rentrée. Journal intime, je te dis adieu, car c'est peut-être la dernière fois que je t'écrirais quelque chose.
Léo Spencer.
Voila que le meilleur écrivains l'emporte! Vous aurez une semaine pour voter je vous donne donc rendez-vous dimanche 25 septembre 2011 pour connaître le gagnant! | |
| | | Kohaku Star of MD !
Messages : 1074 Date d'inscription : 05/03/2011 Age : 32 Localisation : Sortie de la carte
| Sujet: Re: [Ecrit] - La rentrée Lun 19 Sep - 13:50 | |
| Les deux histoires sont sympathiques, mais je vote tout de même pour la deuxième. C'est assez irréaliste (même s je n'ai rien contre les écrits ou autres choses irréalistes xD), mais on lit jusqu'au bout! Bravo pour la fin du texte, j'ai adoré Dommage pour le premier, qui est à mon goût un peu trop pessimiste et moins intéressant au niveau de l'histoire, mais j'ai eu des sourires en lisant certains passages. Bravo aux deux participants! J'avoue que j'aurai eu du mal avec ce theme.. | |
| | | Sumashu Artiste Confirmé
Messages : 337 Date d'inscription : 06/07/2011 Age : 34 Localisation : Paris
| Sujet: Re: [Ecrit] - La rentrée Lun 19 Sep - 15:38 | |
| Voilà j'ai tout lu J'aime beaucoup le premier. La vision pessimiste de la rentrée m'a pas mal plu, d'autant qu'elle a été bien mené, avec des pointes d'humour par ci par là. J'aurais voté pour celui-ci si l'originalité du second ne m'avait pas frappé xD. Parce qu'effectivement j'ai vraiment adoré le second. Le début me semblait plat. Une histoire simple, mais au moment de l'apparition du prof et de son flingue, j'ai été happé par l'histoire. Comme l'a dit Ko', le texte se laisse lire, et l'intrigue est très intéressante. D'ailleurs ça m'a tellement emballé que j'ai une proposition à faire à l'auteur, mais on verra à la fin du concours xD. | |
| | | Lizardqueen Artiste Confirmé
Messages : 167 Date d'inscription : 17/05/2011 Age : 34 Localisation : France
| Sujet: Re: [Ecrit] - La rentrée Lun 19 Sep - 20:07 | |
| J'ai beaucoup aimé le texte de mon adversaire aussi, je suis sûre que je vais perdre XD ! C'était original, intéressant et l'idée est bonne ! Et Smash, je pense que j'ai la même proposition à faire que toi à l'auteur enfin si c'est en effet ce que je crois, je peux l'oublier contre toi XD. | |
| | | Sukimaru Animateur
Messages : 923 Date d'inscription : 15/08/2011 Age : 29 Localisation : Perdu dans mes pensées.
| Sujet: Re: [Ecrit] - La rentrée Lun 19 Sep - 20:21 | |
| Bravo aux deux réalisations ! Ah bah zut suis-je bête, l'une de celles-ci est la mienne...! Bravo à mon adversaire ! L'idée est pas mal trouvée, franchement, et j'ai plusieurs fois souri en la lisant ! D'ailleurs en me relisant, je trouve que j'ai bien bâclé. Je suis très tenté de le réécrire, enfin d'y ajouter deux-trois idées qui me sont venues à l'esprit en relisant (ce que j'aurais dû faire avant d'envoyer mon boulot, soit dit en passant...).
Quant aux résultats Lizard', seul l'avenir nous le dira ! (Et mon petit doigt aussi quand il est en forme, mais pas aujourd'hui...)
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| | | Youna Maiiiitre
Messages : 1280 Date d'inscription : 05/03/2011 Age : 30 Localisation : Le vide
| Sujet: Re: [Ecrit] - La rentrée Lun 19 Sep - 20:55 | |
| Même si le numéro 2 à un semblant de Battle Royal, je vote pour lui ( préférence de style, puis c'est marrant ) | |
| | | Teyk Animateur à l'essai
Messages : 118 Date d'inscription : 04/07/2011 Age : 30 Localisation : Derrière toi ...
| Sujet: Re: [Ecrit] - La rentrée Lun 26 Sep - 22:45 | |
| Le grand gagnant est Sukimaru qui l'emporte avec les trois quarts des voix. Un grand bravo à lui! Cependant on peut également féliciter sa concurrente Lizardqueen qui à quand même fournis une bonne participation. | |
| | | Sukimaru Animateur
Messages : 923 Date d'inscription : 15/08/2011 Age : 29 Localisation : Perdu dans mes pensées.
| Sujet: Re: [Ecrit] - La rentrée Mar 27 Sep - 16:43 | |
| Ouais !! Merci à tous ! Merci notamment à mon concurrent, Lizard', qui a fait tout-de-même une bonne réalisation et qui, sans lui le concours n'aurait pu voir le jour...! Je regrette encore le manque de participations, mais ce n'est pas grave, tant qu'on s'est plu à faire sa compo' ! À bientôt ! | |
| | | Lizardqueen Artiste Confirmé
Messages : 167 Date d'inscription : 17/05/2011 Age : 34 Localisation : France
| Sujet: Re: [Ecrit] - La rentrée Mar 27 Sep - 19:49 | |
| Félicitations à toi Suki ! En tous cas tu as écris un texte très intéressant donc je suis contente de t'avoir eu comme concurrent ! Enfin je précise un truc je ne sais pas si le "sans lui" que tu as utilisé était voulu mais je suis une fille XD ! | |
| | | Sukimaru Animateur
Messages : 923 Date d'inscription : 15/08/2011 Age : 29 Localisation : Perdu dans mes pensées.
| Sujet: Re: [Ecrit] - La rentrée Mer 28 Sep - 17:43 | |
| Merci....! ^^
Outch... Grossière erreure... C'est ce que je découvre alors le "contente" ! Donc non la faute n'était pas voulue...! xD. Pardon !
Bref ! Fin du concours. Plus qu'à attendre le suivant...! Tchao ! | |
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